Intégrée dans le circuit touristique 2023 portant sur le patrimoine religieux et spirituel de Saint-Hyacinthe, l’exposition « Fragments vivants : la collection du Père Saint-Onge » présente une sélection d’objets du Séminaire de Saint-Hyacinthe conservés par le Centre d’histoire de Saint-Hyacinthe. Les effets personnels utilisés par le Père Saint-Onge lors de ses missions se superposent et répondent à des spécimens archéologiques égyptiens, à des artefacts autochtones et à ses recherches linguistiques. Considérés séparément, ces fragments témoignent d’un passé lointain et du long et invisible voyage qui les a menés jusqu’ici. Pris dans leur ensemble, ils nous livrent plutôt l’histoire intime et vivante d’un collectionneur assidu et de ses objets.
(Photo : Fourreau de couteau brodé, collection du Centre d’histoire de Saint-Hyacinthe [e.2000.238])
Présentée du 10 juin au 10 septembre 2023 au Centre d’exposition de Saint-Hyacinthe (EXPRESSION), cette exposition est en continuité avec le projet de recherche postdoctorale de Marie-Charlotte Franco (stagiaire postdoctorale au CIÉRA en 2020-2021), qui agit à titre de commissaire de cette exposition.
Vernissage : samedi 17 juin 2023 de 14 à 17h
Louis-Napoléon Payant, dit le Père Saint-Onge (1842-1901), a été étudiant puis professeur au Séminaire de Saint-Hyacinthe, avant de partir dans l’ouest des États-Unis de 1864 à 1872. Missionnaire auprès des colons et des communautés autochtones, il est également devenu linguiste, spécialiste des langues autochtones yakama et cayuse, et du dialecte chinook. À son décès en 1901, il a légué au Séminaire près de 500 objets archéologiques, ethnographiques, zoologiques et scientifiques, ainsi que plusieurs centaines d’ouvrages. Peu d’informations nous sont parvenues sur leur mode d’acquisition. Cette collection témoigne plutôt de l’intérêt que portait Saint-Onge aux autres cultures, à la nature qui l’entourait et aux développements scientifiques à une époque de grands bouleversements politiques, culturels et intellectuels. Elle indique également l’existence de rapports de pouvoir coloniaux, tant dans l’expérience missionnaire que dans le transfert de propriété des objets et le développement des connaissances, au détriment des cultures et des savoirs autochtones