Au cours de la dernière décennie, dans le contexte francophone, et, depuis une vingtaine d’années, dans le milieu anglophone, les études qui abordent les dimensions spatio-temporelles des créations visuelles, littéraires ou cinématographiques autochtones prolifèrent. Ces études – autochtones – transforment les objets de recherche et les manières de les penser, de les articuler (Wilson, Simpson, Ermine, Kovach, etc.). Au cœur des réflexions, les langues sont mobilisées et viennent bousculer les rapports de force de donner du sens en identifiant d’autres rapports relationnels au monde humain et plus qu’humain (espace-temps). Les femmes créatrices autochtones, mishtaiskueuat, embrassent aujourd’hui ces langues et leur puissance signifiante dans leurs processus créatifs comme acte de résistance aux modes de pensées coloniaux. Dans cette conférence, deux cas exemplaires de créations et pratiques artistiques seront présentées : l’œuvre de réalité augmentée Connexion de Sophie Kurtness, puis l’installation médiatique Kushapetshekan / Kosapitcikan – Épier l’autre monde de Meky Ottawa, Eruoma Awashish et Jani Bellefleur-Kaltush. En embrassant les langues de leurs nations respectives, elles déjouent les rapports de force d’occupations coloniales au Kepek et viennent (ré)affirmer des relations consubstantielles que les femmes autochtones entretiennent avec le territoire depuis des temps immémoriaux.

(Dé)connexions : Créations et interrelations à l’ère numérique

Icône de calendrier
jeudi 09 novembre 2023, 16:45 - 17:30
Icône de lieu
Dijon - Université de Bourgogne