« Sinittavilirijiup unikaangit - Inkeeper's Tales - Récits de l'aubergiste »
avec John-Samuel Mackay, doctorant en anthropologie à l'Université Laval et membre du CIÉRA - UL.
Moi qui souhaitais faire de la recherche sur la façon dont on parlait de la souffrance et la guérison au Nunavik, je me suis fait embaucher (sans que j'en fasse la demande) dans des domaines très éloignés de ce type de travail : Manager de l'hôtel et DJ/annonceur à la radio. L'expérience m'a autant testé sur ce que je pouvais donner à la communauté en termes d’énergie et de voix personnelle qu'elle ne m'a fait réfléchir sur la voix et les récits de mes interlocuteurs. Ma voix étant liée à la place que j'occupais, c'était en consolidant les deux (voix et place) que j'ai pu saisir, comprendre et échanger avec les voix des Tasiujarmiut. Cela a néanmoins pris des formes peu attendues: -Gérant d'un lieu d'habitation pour étrangers, j'ai écouté leurs préoccupations. J'ai informé ces étrangers des visions, souhaits et besoins de la communauté. Mais j'étais un étranger moi-même. -Annonceur de radio locale, j'ai entendu et transmis les messages urgents, factuels et parfois émotifs dans le village en inuktitut. Cela a aidé la communication dans la communauté, même si moi je ne maîtrisais absolument pas les subtilités du langage. -Aidant/helper/ikajurti, j'ai, semble-t-il, facilité la subsistance pour un chasseur et sa famille, ce qui répercute sur le village. Mais c'est peut-être ici, en aidant la chasse et le camping (maqainiq), que je ne suis peut-être plus un étranger? C'est avec une place qui se rapproche de plus en plus de celle d'un Tasiujarmiuq que je vis des expériences partagées avec ce monde. Mais mon logement en village reste la suite de l'hôtel... Ici pour ce midi du CIERA, je partagerai sur le fait d'avoir pu recueillir grand nombre de récits personnels via ma position semi-marginale de "Innkeeper" à Tasiujaq pendant deux ans. Par le partage de histoires depuis cette place, je serai plus en mesure de comprendre les récits des autres, et d'interroger mon sujet de départ. Je débuterai par un enregistrement audio/vidéo de 10 à 15 minutes qui expose des voix, places et récits de Tasiujaq. Ensuite, j’exposerai oralement quelques réflexions sur l'expérience. La deuxième moitié de la séance sera consacrée aux échanges avec le public.
M. Mackay est dirigé par Michelle Daveluy, professeure en anthropologie et membre associée au CIÉRA UL et codirigé par Marc-Antoine Mahieu, maître de conférences en langue/linguistique inuktitut à l'INALCO (Paris, France).
L’activité aura lieu en PRÉSENTIEL au local 2161 du pavillon Charles-De Koninck, à l’Université Laval. Dans le respect des mesures sanitaires mises en place à l’Université Laval, le passeport vaccinal (accompagné d’une pièce d’identité avec photo) sera validé et les participants devront porter le masque pendant toute la durée de l'activité.
Organisateurs : Centre interuniversitaire d’études et de recherches autochtones – CIÉRA