“Les Innus et leurs chiens : (Ethno-)Histoire d’un peuple nomade sédentarisé. Retour de terrain ethnographique”
Malgré leur forte présence au quotidien, les chiens retrouvés en contexte autochtone ont longtemps été négligés par les chercheurs.euses. Ainsi, peu d’études se sont intéressées aux impacts de la sédentarisation forcée sur les relations des communautés innues avec leurs chiens. Ce processus colonial étant pratiquement achevé chez les Innus, on sait que leur rapport au territoire et leur mode de cadre urbain et le nomadisme de jadis. De nos jours, les communautés innues sont aux prises avec des problèmes de cohabitation humain-chien (surpopulation canine, morsures, maladies zoonotiques, peur des chiens, etc.). Ce faisant, les chiens sont considérés comme errants et nuisibles pour des raisons de santé et de sécurité publique.
Dans ces circonstances, mon projet de recherche est consacré à l’étude de la place contemporaine du chien en contexte innu. Les objectifs de mon étude sont de décrire les rapports que les Innus entretenaient avec les chiens avant la sédentarisation (1), puis de réfléchir sur les impacts que la sédentarisation a eus sur ces rapports tels qu’ils se construisent aujourd’hui (2).
Cette présentation rendra compte de mon expérience ethnographique menée à l’été 2022 en compagnie de mes collaborateurs.trices innus.es et leurs chiens. En présentant les approches mobilisées pour mener l’enquête de terrain et appréhender le vécu de mes hôtes, je tenterai d’expliquer la pertinence anthropologique d’étudier le chien au sein d’une population autochtone, en l’occurrence, chez les Innus.