Réciprocité narrative et éthique de la recherche-création en études littéraires autochtones
Présentation donnée par Maxime Poirier-Lemelin, candidat.e à la maitrise en études littéraires à l'Université Laval.
"En études autochtones, les sciences sociales se sont dotées de protocoles : on demande notamment que les recherches répondent aux besoins des communautés, se fassent en collaboration avec elles et que les résultats des recherches leur soient partagés. On ne peut cependant calquer ces protocoles sur les études littéraires : l’éthique de la recherche en littérature répond à des enjeux différents. À plus forte raison, l’éthique de la création littéraire touchant des enjeux autochtones n’a été que peu investie par la recherche. En effet, les chercheureuses allochtones sont peu nombreuxes à s’investir dans une démarche de recherche-création en études littéraires autochtones. À mon sens, cette réticence naît d’une peur de l'illégitimité et du faux-pas éthique, accentuant par le fait même les lacunes de ce champ de recherche. Afin de développer des avenues éthiques qui concordent davantage avec la recherche en littérature, il faut collectivement se questionner sur la spécificité des études littéraires : puisque ce que nous étudions ne sont pas directement des personnes mais plutôt des textes, on peut se demander s’il est possible de créer et d’entretenir des relations éthiques et collaboratives avec des textes. Je propose que la lecture est un espace de rencontre entre différentes subjectivités. Plutôt que d’envisager les œuvres autochtones comme des objets d’études, il peut être fructueux de les considérer comme des collaborateurices en établissant un réel dialogue avec les textes. Dans une perspective de réciprocité, serait-il possible de redonner des histoires en échange de celles que nous recevons?"
L’activité aura lieu en COMODAL.
Présentiel : Pavillon Charles-De Koninck, local 5128, Université Laval
En ligne : Inscription