« Je ne proclame point de Roy étranger en mon pays » : la définition des souverainetés dans la Péninsule maritime au XVIIIème siècle
Présentation donnée par Maxence Terrollion, Ph.D en histoire de l'UQAM et historien consultant.
« À la suite de la « conquête de l’Acadie » en 1713, l’Empire britannique chercha à s’implanter durablement sur ce territoire autrefois rattaché à la Nouvelle-France, notamment en favorisant l’établissement de colonies sur les terres. Face à cette volonté d’appropriation, les communautés mi’kmaq, wolastoqiyik et abénaquises entreprirent de défendre leurs territoires ancestraux, tant par des rencontres diplomatiques que par des affrontements armés.
Si ces épisodes sont bien connus de l’historiographie des Maritimes, les recherches récentes n’ont pas toujours accordé une attention suffisante à la dimension diplomatique, et surtout matérielle, des relations entre les peuples autochtones et les empires européens voisins. En effet, bien que les conflits anglo-autochtones du XVIIIème siècle aient souvent été interprétés comme des moments clés dans la construction d’une souveraineté territoriale autochtone, négociée avec les puissances impériales, les conditions concrètes de ces revendications restent encore peu explorées. Comment, en pratique, lutter pour la défense de ses terres ? Comment les communautés autochtones s’approvisionnaient-elles en armes, en poudre et en munitions pour soutenir l’effort de guerre ? Comment nourrir les familles restées à l’arrière alors qu’une grande partie des hommes était mobilisée ?
En nous appuyant sur l’analyse des échanges de présents, des procès-verbaux des rencontres euro-autochtones, ainsi que sur la correspondance des agents européens (métis ou non) présents sur le terrain, nous proposerons une lecture matérielle de ces périodes de tension. Cette approche permettra de mieux comprendre comment les peuples autochtones ont négocié leur place dans un univers impérial prônant tantôt leur instrumentalisation, tantôt leur éviction. »
L’activité aura lieu en COMODAL.
Présentiel : Pavillon Charles-De Koninck, local 5128, Université Laval
En ligne : Inscription
Conférence
