Entre décolonisation et autochtonisation : comment penser un monde plus juste ?

Le colloque du Centre interuniversitaire d'études et de recherches autochtones (CIÉRA) est organisé en partenariat entre ses trois pôles et le Groupe de recherche interdisciplinaire sur les affirmations autochtones contemporaines (GRIAAC), en collaboration avec le Cercle des Premières Nations de l'UQAM (CPN-UQAM), le Musée McCord et avec l'appui du Jardin botanique de Montréal-Espace pour la vie. Il se déroulera aussi avec la participation de Femmes autochtones du Québec (FAQ). Le colloque se a eu lieu les 2 et 3 mai 2022 au Musée McCord, à Montréal. Ouvert au grand public, il a accueilli environ 200 participants et portait sur une thématique novatrice : les processus d'autochtonisation et de décolonisation des institutions et la relation entre ces deux processus.

Il est possible de définir l'autochtonisation comme un ensemble d'actions qui conduisent à des (r)évolutions dans les structures, dans les philosophies, dans les principes de la citoyenneté, dans les arts, dans les espaces publics, dans les principes juridiques et dans les pratiques politiques de l'État colonial d'établissement (Lightfoot 2016a). En d'autres termes, il s'agit d'actions qui permettent de détourner ou de contourner les différents impérialismes et ethnocentrismes occidentaux au profit de visions autochtones du monde, des arts, des politiques et des rapports sociaux. Ainsi, chaque fois que les Autochtones autochtonisent les institutions coloniales (comprises ici au sens large), ils remettent en cause le colonialisme et contribuent à mettre en place, étape par étape, les bases de véritables changements. Ces actions déstabilisent les fondements coloniaux des États, présentent des alternatives pour (re)penser les relations de domination (idem : 189-90) et rendent, à terme, les institutions coloniales plus favorables à l'acceptation de sociétés autochtones autodéterminées (Siobhán et Murphy 2005, 3-38). En somme, l'autochtonisation permet une certaine décolonisation des pensées et des structures allochtones.

À cette fin, notre colloque vise à dresser, à travers des panels réunissant des théoriciens et praticiens, un portrait des autochtonisations et de leurs effets décoloniaux. Pour cela, l'organisation des panels et tables rondes se fera en fonction de trois axes :

Le premier axe portera sur l'autochtonisation des institutions. Il regroupera des théoriciens et praticiens de l'autochtonisation dans les institutions démocratiques et autres organisations de représentation des intérêts (comme les organisations féministes, LGBTQ+, syndicats, etc.), des politiques publiques et des institutions de production du droit (tribunaux, etc.).


Le deuxième axe portera sur l'autochtonisation des arts. Il regroupera des praticiens et théoriciens de la décolonisation des Musées, des jardins et des parcs publics, des organisations et espaces artistiques au sens large.

Enfin, le troisième axe portera sur l'autochtonisation des savoirs. Il regroupera des praticiens et théoriciens de l'autochtonisation de l'éducation du primaire à l'universitaire, des soins infirmiers, de la médecine, des départements et facultés des universités.

Ce colloque aura l'apport théorique d'éclairer notre compréhension des contextes et des processus d'autochtonisation et de décolonisation. Outre la participation de chercheurs et d'étudiants, son apport au plan social sera de rassembler des représentants autochtones, des praticiens (avocats, infirmiers) et des fonctionnaires afin de croiser leurs expériences et de nourrir leurs pratiques en la matière.

Chercheur principal

Farget, Doris

Cochercheurs

  • Houde, Nicolas
  • Bousquet, Marie-Pierre
  • Motard, Geneviève
  • Gates St-Pierre, Christian
  • Compton, Richard
  • della Faille, Dimitri
  • Jérôme, Laurent

Financement

Connexion

  • Conseil de recherche en sciences humaines du Canada
  • CRSH

2022-03 - 2023-03