Présentation
Le CIÉRA organise depuis 2012 l’École d’été du CIÉRA qui dispense une formation universitaire complémentaire sous la forme d’ateliers pédagogiques. Cette formation, offerte de manière intensive à la session d’été, accueille environ une vingtaine d’étudiants, une quinzaine d’intervenants autochtones et de cinq à dix membres réguliers du CIÉRA.
L’expérience est renouvelée annuellement et sera organisée conjointement par chacun des pôles, soit l’Université Laval, Montréal (UQAM et UdeM) et l’Université du Québec en Outaouais. Nous vous invitons à visiter régulièrement le site Internet du CIÉRA ou à vous abonner à la liste de diffusion CIÉRACITÉ (voir la page d’accueil du site au bas à droite) pour rester informés.
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École d’été du CIÉRA 2025 et de la Chaire de leadership en enseignement sur les littératures autochtones au Québec
Littératures autochtones, vérité et réconciliation
Une école d’été de la Chaire de leadership en enseignement sur les littératures autochtones au Québec et du Centre interuniversitaire d’études et de recherches autochtones 2025
Dates : 26 au 30 mai 2025
Lieu : Campus de l’Université Laval (Québec)
Titulaires de l’école : Marie-Eve Bradette et Edith Bélanger
Description
L’année 2025 marque le dixième anniversaire de la publication du rapport final de la Commission de vérité et de réconciliation du Canada (CVR 2015). À la suite d’une longue enquête ayant permis à de nombreux·ses survivant·es des pensionnats de témoigner de leur expérience, le rapport conclut que ces établissements ont été l’instrument d’un génocide culturel des Premiers Peuples au Canada. L’année où le rapport est publié, une nouvelle commission d’enquête est également mise sur pied, cette fois pour analyser les violences systémiques et basées sur le genre dont sont victimes les femmes inuites, métisses et des Premières Nations. En effet, entre décembre 2015 et mai 2016 est entamé un processus de définition des paramètres de ce qui deviendra l’Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées (ENFFADA). Le rapport de cette vaste enquête sera rendu public en 2019; il contient trois volumes dont un est dédié exclusivement au contexte québécois. Ce nouveau rapport, quoique distinct dans ses objectifs et ses sujets d’investigation, apporte une conclusion semblable, et peut-être plus percutante encore, à celui de la CVR : la crise des femmes et des filles autochtones disparues et assassinées doit être comprise comme partie prenante d’un génocide. L’adjectif « culturel » est supprimé, laissant place à une interprétation beaucoup plus radicale du terme.
Si les deux commissions en arrivent donc à un constat semblable, elles en arrivent aussi à fournir les termes non pas seulement visant une éventuelle réconciliation entre les peuples autochtones et l’État, puis entre les diverses communautés autochtones et allochtones, mais surtout les balises du rétablissement de la vérité au sujet du colonialisme sur les territoires réclamés par le Québec et le Canada actuels. Rétablir la vérité nécessite d’entendre, d’écouter et de reconnaître comme tels les témoignages et les récits des personnes autochtones. Or, si ces témoignages ont été déterminants dans la tenue des deux enquêtes susmentionnées, ils auront aussi un impact important sur la production littéraire autochtone dans l’ensemble du pays. À lire les textes littéraires, autobiographiques et fictifs, qui abordent tantôt l’expérience et l’héritage des pensionnats, tantôt l’enjeu des violences envers les femmes, les filles et les personnes 2ELGBTQ+, on peut reconnaître un tournant narratif, poétique et éthique qui prend forme à la suite de la CVR et de l’ENFFADA. Ce tournant se décline ensuite par le biais de différents sujets et thématiques qui ne débordent de ceux abordés dans les commissions, toujours dans l’objectif de retracer les contours d’une histoire du colonialisme depuis une perspective située et d’ainsi ébranler les discours hégémoniques.
Informée de ce contexte, cette école d’été, offerte aux étudiant·es des trois cycles et aux professionnels (en formule non-créditée), propose une réflexion approfondie sur les liens entre littérature, vérité et réconciliation, de sorte à analyser le rôle que jouent les littératures autochtones dans le rétablissement des vérités. Comment la littérature participe-t-elle, prolonge-t-elle ou remet-elle en question le travail de la CVR et celui de l’ENFFADA? Qu’est-ce qui relie ou différencie les textes produits avant les travaux de ces deux commissions de ceux produits pendant, voire après la fin de ces dernières? Comment réfléchir aux expressions littéraires autochtones dans le contexte plus large des prises de parole publiques ou politiques autochtones? Est-ce que la rhétorique de la réconciliation autorise toutes prises de parole par des personnes autochtones ou allochtones à propos des enjeux autochtones ? Comment réfléchir, dans ce contexte, aux politiques et aux éthiques de la représentation ? Est-ce que le positionnement social et politique des écrivain·es et des artistes est un absolu ? Comment le réfléchir dans un contexte de rétablissement de la vérité par l’art et éventuellement de réconciliation entre les peuples ? Quelle position occupent, quant à elleux, les lecteur·rices ? Ces questions animeront les différentes activités de cette école d’été.
Objectifs d’apprentissage
- Lire et analyser des textes littéraires autochtones en prenant connaissance du contexte sociopolitique et culturel dans lequel ses textes sont créés;
- Se familiariser avec les théories critiques autochtones, en particulier avec les théories décoloniales, les théories autochtones du trauma et les théories féministes pour mieux appréhender les multiples dimensions: culturelle, genrée et intersectionnelle des luttes autochtones et de leurs représentations littéraires et médiatiques;
- Réfléchir de manière critique et éthique au positionnement politique des auteur·rices et artistes autochtones et à leur rôle au sein de la société;
- Développer une réflexion critique et éthique pour entrer en relation avec les œuvres littéraires et médiatiques qui abordent des enjeux de violences et de trauma, individuel et historique;
- Développer des outils pratiques pour écrire sur les enjeux autochtones.
Programmation
Le programme préliminaire de l’école sera disponible en mars.
À qui s’adresse cette formation?
- Aux membres des communautés autochtones;
- aux étudiants en études littéraires et en sciences sociales des trois cycles;
- aux professionnels qui travaillent dans le milieu littéraire ou de l’éducation.
Modalités d’inscription
- Pour la formule créditée, les personnes étudiantes peuvent s’inscrire via Capsule ou en contactant leur direction de programme.
- Le lien d’inscription, pour la formule non-créditée, sera partagé ultérieurement.
Tarifs
Formule créditée aux 1er, 2e et 3e cycles : les frais de scolarité et autres frais sont ceux exigés par l’Université Laval pour un cours de 3 crédits universitaires (1er cycle LIT-2402; 2e et 3e cycles LIT-7120).
Formule non créditée : 385$.
Les frais incluent votre participation à la formation et la délivrance d’une attestation officielle par la direction de la Formation continue de l’Université Laval. Les frais ne couvrent pas le coût des livres obligatoires et ne couvrent aucun repas. L’attestation sera remise aux personnes étudiantes inscrites en formation continue et ayant participé à au moins 80% des séances.
Formule pédagogique et déroulement de l’école
La formation sera dispensée sur le campus de l’Université Laval du 26 au 30 mai 2025, de 9h à 16h. L’enseignement sera dispensé sous différentes formes, incluant des conférences magistrales, des ateliers pratiques et des discussions de groupe autour des textes à l’étude.
Modalités d’évaluation : seuls les étudiants inscrits en formule créditée devront compléter et réussir les évaluations en vue de se voir reconnaître les crédits universitaires. En conformité avec le Règlement des études de l’Université Laval, deux évaluations sont prévues. Les deux évaluations seront à compléter à la fin de la formation (dates de remise et modalités à venir).
Le cours est contributoire au programme de baccalauréat en études et pratiques littéraires et aux programmes de 2e et 3e cycles en études littéraires de la Faculté des lettres et des sciences humaines de l’Université Laval. Le cours peut être reconnu par d’autres programmes. Il appartient toutefois aux personnes étudiantes inscrites de vérifier la reconnaissance de ce cours par la direction de programme de leur département, faculté et/ou université.
Pour toutes questions, écrivez-nous à : ecole@ciera.ulaval.ca
L’École d’été du CIÉRA 2024 est rendue possible grâce au soutien financier des Fonds de recherche du Québec – Société et culture (FRQSC), du Centre de recherche interuniversitaire sur la littérature et la culture au Québec (CRILCQ), de la Faculté des lettres et des sciences humaines et du Département de littérature, théâtre et cinéma de l’Université Laval.